«Parmi toutes les crises d'origine sociale ou naturelle auxquelles les humains sont confrontés, [celle] de l'eau est au coeur de notre survie et de la survie de notre planète Terre.» Koïchiro Matsura, directeur général de l'Unesco, a volontairement dramatisé les conclusions du premier «Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau», publié aujourd'hui par l'Unesco et réalisé par 23 agences des Nations unies. Un solide état des lieux en prélude au Forum mondial de l'eau qui se tiendra à Kyoto du 16 au 23 mars.
Pollution. Aujourd'hui, 1,1 milliard de person nes n'ont pas d'accès direct à l'eau et 2,4 milliards n'ont jamais bénéficié d'un assainissement. Avec des disparités con sidérables entre pays riches et pauvres et une nette tendance à l'aggravation. L'agriculture et l'irrigation représentent déjà 70 % des prélèvements d'eau douce. Et ce n'est pas fini puis que les volumes d'irrigation devraient encore croître de 14 % d'ici à 2030. Dix pays pompent déjà 40 % de leur stock renouvelable d'eau douce pour irriguer, et la pression sur les eaux souterraines non renouvelables ne fait que s'accroître. A ce stade, le développement industriel se fait au détriment de l'agriculture. Le seuil des 40 % sera franchi dès 2030 en Asie du Sud-Est, au moment où le Proche-Orient et l'Afrique du Nord tutoieront les 60 %. Il faut 15 000 li tres d'eau pour produire un kilogramme de viande de boeuf, dix fois plus que pour produire la même quantité de céréales...
La pollution rampa