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Libération

La grève de la faim en dernier recours

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Chez Martell à Cognac, des salariés optent pour la radicalité contre un plan de licenciements.
publié le 6 mars 2003 à 21h50

Cognac envoyée spéciale

Du haut de sa tour, le martinet, symbole de Martell, reste impassible à l'agitation. En fin de semaine dernière, 114 suppressions de postes ont été annoncées, dans le cadre d'un plan de restructuration. Au pied de la tour, une caravane d'un blanc douteux est plantée devant l'immense portail des cognacs Martell et des 414 salariés, passés dans le giron de Pernod Ricard fin 2001. On y a accroché une grande pancarte : «Lâché par Martell, trahi par Seagram, disséqué par Ricard.» C'est là, dans cette caravane, en plein coeur de la ville de Cognac, que trois salariés de la maison, créée en 1715, ont entamé lundi une grève de la faim.

Grève tournante. Un petit noyau d'ouvriers de l'atelier de conditionnement fait le pied de grue. A 10 heures, ceux de la distillerie viendront les remplacer, puis ce sera au tour des palettiseurs. Une grève tournante pour soutenir leurs camarades Gérard Faure, Guy Faucher et Pascal Renaud. Les trois grévistes serrent les mains des copains et carburent au café. Moments d'hésitation : «Peut-être qu'on devrait boire du thé à la place du café. On ne sait pas trop ce qu'il faut faire. C'est la première fois qu'on fait une grève de la faim», lâche Gérard Faure, CGT, initiateur de la grève, dix-neuf ans de maison. Pas facile de rester «dans cette putain de caravane» quand les réunions d'information et les camarades qu'il faut rassurer vous appellent.

Seulement voilà, pour Gérard Faure, cette grève, c'est l'ultime recours. Tout a été essa