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Libération

Entreprises : crimes et châtiment

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23,3 milliards d'euros de pertes en 2002 pour Vivendi Universal. Pis que France Télécom...
publié le 7 mars 2003 à 21h52

Le record de France Télécom n'aura duré qu'une journée. Mercredi, l'opérateur de télécom annonçait les plus grosses pertes d'une entreprise française (20,7 milliards d'euros). Hier, Vivendi Universal (VU) a fait mieux : 23,3 milliards d'euros. «C'est pas que je me sente en compétition avec mon camarade Thierry Breton [PDG de France Télécom, ndlr]...», a plaisanté Jean-René Fourtou, le patron de VU pour désamorcer la mauvaise nouvelle, lors d'une conférence de presse organisée hier après-midi. Au niveau mondial, AOL Time Warner fait «mieux», puisqu'il a enregistré 100 milliards d'euros de pertes pour 2002.

Cessions. Pour VU, ce chiffre désastreux s'explique par de nouvelles dépréciations d'actifs effectuées par la direction, dues à des acquisitions réalisées au plus haut de la bulle boursière. L'année dernière, Jean-Marie Messier, alors patron de VU, avait pratiqué pour la première fois cet exercice douloureux, ce qui l'avait amené à annoncer 13,6 milliards d'euros de pertes. «Nous avons choisi de nous débarrasser une fois pour toutes de la surévaluation de nos actifs, pour amener notre groupe à une valeur de marché prudente», expliquait alors J2M. Fourtou, devenu patron à la place de Messier, avait poursuivi dans cette direction lors des résultats semestriels 2002. Mais ce n'était pas suffisant. «Cette dépréciation est supérieure à ce que nous avions déjà annoncé en août, a reconnu le patron de VU. Mais les conditions de marché ont conduit les experts à prendre cette décision