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Libération

Le désendettement à marche forcée

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Les entreprises paient leur politique d'achats des années 90.
publié le 7 mars 2003 à 21h52

La purge continue. Trois ans après le sommet de la bulle Internet, les Vivendi Universal, France Télécom ou même Suez continuent de payer leur délire d'acquisitions. Jamais, dans son histoire, le capitalisme français ne s'était confronté à un tel niveau de pertes. Certes, ce tableau apocalyptique ne concerne pas toutes les entreprises du CAC 40. Il y a toujours l'inoxydable l'Oréal, le leader mondial des cosmétiques, qui, comme chaque année depuis dix-huit ans, affiche une croissance de son résultat net à deux chiffres (soit 18,5 %). Il y a ceux qui sont sauvés soit par le produit de cessions exceptionnelles (comme PPR ou Bouygues), soit par les bénéfices records de leurs filiales (comme Renault, tout heureux de dégager un bénéfice dont la moitié est due aux performances du japonais Nissan). Et puis il y a le ventre mou des entreprises qui, bon an, mal an, sauvent leur année avec des résultats soit en baisse, soit en très légère hausse.

Mais l'ambiance générale est bien sombre. Et les motifs de réjouissance, plutôt rares. L'appréciation de l'euro, la hausse des prix du pétrole, la baisse du moral des ménages..., le tout sur fond de guerre imminente en Irak, expliquent que les capitaines d'industrie français sont au mieux prudents, au pire déprimés pour l'année à venir. Sans compter l'effondrement de la Bourse, qui, en réduisant les marges de manoeuvre des entreprises, risque de compromettre la reprise de l'investissement.

Le poids de la dette

En attendant une hypothétique repri