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Libération

Kazaa déroute l'industrie musicale

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Les majors peinent à obtenir la fermeture du successeur de Napster.
publié le 8 mars 2003 à 21h55

Pour l'industrie culturelle, l'Internet ressemble de plus en plus à un bourbier. Kazaa, le successeur de Napster le plus en vogue, accueille sur ses services à chaque instant entre 3 et 5 millions d'utilisateurs, qui échangent, gratuitement, des millions de chansons, de films ou de logiciels. Et le logiciel a été téléchargé à près de 200 millions d'exemplaires. Pour l'instant, pas question de négocier : Kazaa et ses clones ­ Grokster, eDonkey, Gnutella... ­ sont accusés d'être responsables de la chute de 10 % en valeur des ventes mondiales de disques en 2002. Aux Etats-Unis, un procès est en cours pour obtenir la fermeture de Kazaa, comme a été obtenue celle de Napster en 2001. L'affaire s'annonce délicate : si l'entreprise Napster était bien sur le sol américain, il n'en est rien pour Kazaa. Apparu aux Pays-Bas en 2000, il a été racheté début 2002 par Sharman Networks, installé en Australie et immatriculé aux îles Vanuatu. Autant dire qu'obtenir l'application d'une décision de justice sera difficile.

En France, la filière musicale fait pression sur le gouvernement et les élus, au moment même où le Parlement examine la loi sur l'économie numérique. Objectif : obtenir un durcissement des lois pour empêcher l'échange de fichiers culturels, voire aboutir à un «filtrage national» de Kazaa et de ses homologues. Sur le même mode, partout dans le monde, les opérateurs de télécoms et fournisseurs d'accès à l'Internet sont sous pression pour surveiller ce qui transite dans leurs tuyau