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Libération

«On se battra jusqu'au bout»

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Après la liquidation, hier, des salariés ont décidé d'occuper l'usine de Noyelles-Godault.
publié le 11 mars 2003 à 21h58

Ils vont refaire les trois-huit. Pas pour travailler, mais pour tenir leur usine, leur «trésor de guerre», et empêcher qu'on la vende par morceaux. Ils s'y étaient préparés : hier à 10 heures du matin, quand le tribunal de commerce de Béthune a prononcé la liquidation, les Metaleurop n'étaient pas en face des gardes mobiles à Béthune, mais sur leur site, à Noyelles-Godault. Occupés à empiler des lingots de zinc. Les pompiers volontaires de l'usine, ouvriers eux aussi, ont mis en marche les motopompes, «pour arroser les CRS» en cas de charge. Les CRS ne sont pas venus. La sirène d'alerte, qui se met en marche en cas de risque majeur, a hurlé dans la cour : «risque social», a ironisé Fabrice, un ouvrier de l'usine.

Pendant que leur avocat à Béthune annonçait que le tribunal «aurait dû examiner la situation de ceux qui tirent les ficelles et utilisent la liquidation judiciaire après avoir mis leurs actifs au chaud», les Metal europ tentaient d'organiser l'occupation. Et se comptaient : environ 300, sur 830 salariés. Dans la cantine, Farid Ramou, délégué CGT, a réparti les tâches : «On reprend le roulement. Ce soir, c'est l'équipe B, cet après-midi, l'équipe D. Et ceux qui sont en repos ne sont pas dispensés de venir. Vous n'avez plus de direction. Vous êtes à temps plein pour vous battre pour vos droits.» Et il ajoute : «On évite l'alcool. On n'a pas besoin de viande saoule sur le site.»

Ici, l'occupation est le dernier espoir de reprise d'activité, notamment à travers le projet