Avec les banquiers d'affaires et les administrateurs de sociétés, les analystes financiers étaient les grands absents du projet de loi sur la sécurité financière présenté le 5 février dernier par le gouvernement. Grâce à la pression parlementaire, ils devraient finalement trouver une petite place dans le texte final. Philippe Marini, sénateur UMP, propose en effet qu'un amendement définissant cette profession soit déposé. Et selon nos informations, le ministère de l'Economie, qui pilote cette réforme, devrait accepter cet ajout. Au final, il ne s'agirait que d'une timide avancée, mais une avancée quand même pour moraliser la place financière.
Depuis les scandales Enron ou Vivendi, les analystes financiers sont en effet une des professions les plus décriées dans le monde de la finance. On leur reproche d'avoir publié des études exagérément optimistes sur des sociétés qui se sont ensuite effondrées. Les raisons ? Absence de déontologie, incompétence, enrichissement personnel... Mais, surtout, conflit d'intérêts. Les analystes travaillent la plupart du temps pour des banques d'affaires dont le principal métier est d'introduire en Bourse des entreprises, de lancer des OPA... et de convaincre les épargnants d'investir. Pour cela, les études positives des analystes sont bien utiles. Pour éviter les dérives, une «muraille de Chine» est censée se dresser entre les services banques d'affaires et analyse financière des établissements. Dans la réalité, ce mur infranchissable était u