Prendre le train sans billet. Ou plus exactement, juste muni d'une réservation électronique obtenue sur le site Internet de la SNCF et imprimée chez soi. Après s'être imposé dans le transport aérien, le billet électronique pourrait gagner très bientôt le train. La SNCF y réfléchit sérieusement. La décision n'est pas encore prise, tous les détails techniques n'étant pas réglés. Si elle surmonte les dernier écueils, l'annonce pourrait être faite fin mars ­ l'on évoque Thalys, la liaison TGV vers Bruxelles­, en même temps que seront dévoilées les offres du printemps. A la SNCF, on refuse d'en dire plus. Mais dans les coulisses, on ne cache pas qu'il s'agit d'un vrai défi. Beaucoup plus difficile à mettre en oeuvre que dans les compagnies aériennes où l'on ne peut pas monter dans un avion sans passer par le comptoir d'embarquement. Alors qu'aucun filtrage n'est fait sur les quais de gare pour accéder au train. Frédéric Gonnaud, directeur marketing et qualité chez Air France, souligne la difficulté : «Ce que nous vérifions sur nos ordinateurs juste avant l'embarquement, c'est que le voyageur est bien celui qui a commandé et réglé le billet. Le contrôleur de la SNCF devra effectuer la vérification en route, à partir d'un numéro de dossier. Ce qui est beaucoup plus ardu.» Ou, comment bétonner le système pour empêcher la fraude...

Chez les contrôleurs qui ont eu vent du projet, on enregistre déjà les premières réactions : «si à chaque fois qu'on est en présence d'un billet virtuel, i