Un creuset de bonnes volontés pour le droit à l'eau pour tous. Près de 10 000 délégués, 150 ministres et plusieurs chefs d'Etat sont attendus du 16 au 23 mars, à Kyoto (Japon) pour le IIIe Forum mondial de l'eau. Pendant une semaine, gouvernements, ONU, institutions financières, entreprises et ONG vont se pencher sur l'un des sujets les plus sensibles du XXIe siècle : l'or bleu. Le Forum de Kyoto vise à prendre, enfin, des engagements fermes, chiffrés, et contraignants. Histoire de «passer des visions à l'action» face à une «tragédie absolue», comme le résume Gordon Young, directeur à l'Unesco et coordinateur des agences onusiennes sur l'eau. Il devrait accoucher d'une déclaration ministérielle, déjà quasi rédigée. Elle devrait, faute «d'avoir force de loi», tenir lieu «d'acte politique fort», via un mille-feuilles de propositions concrètes... De quoi susciter un brin d'espoir pour les 508 millions de personnes qui ont soif chaque jour, pour le 1,1 milliard de personnes qui (sur) vit sans eau potable, les 2,4 milliards privées d'installations sanitaires, ou encore les 4 milliards en attente de raccordement à un réseau d'assainissement.
Alarmant... depuis 1977
Kyoto se soldera-t-il par un lamento de plus ou un réel réveil ? Car la sonnette d'alarme ne suffit plus. Elle a été tirée dès 1977, lors d'un premier sommet consacré à l'eau, à Mar del Plata (Argentine). Une «décennie internationale pour l'eau potable et l'assainissement» devait même «régler» le problème entre 1990 et 20