C'est décidément sur une drôle d'entreprise que repose la sûreté des vols d'Air France. Depuis septem bre 2001, frousse du terrorisme oblige, la compagnie aérienne a chargé la société de sûreté Pretory, un de ses sous-traitants, de fournir des gros bras sur les vols «à risques». Pourtant, comme Libération l'avait écrit (4 septembre 2002), Pretory cumulait les bizarreries. Les 150 agents, parfois de simples portiers de boîtes de nuit, étaient mal ou pas du tout formés et payés au noir par une société de sous-traitance britannique. Il a fallu attendre que l'inspection du travail dénonce ce bricolage social pour qu'Air France exige enfin de Pretory, il y a trois mois, le respect de la loi. Rien n'a été fait depuis. Aux dernières nouvelles, pour compenser l'arrêt futur de la sous-traitance, Pretory a proposé la semaine dernière de tailler de 40 % le salaire de ses malabars. Résultat : une grogne du personnel qui a fait se marrer le petit monde de la sûreté. «Le problème de cette histoire, c'est qu'Air France aimerait avoir des James Bond au prix des Pinot simples flics», s'amuse un professionnel.
Ex-flic. Après un an et demi d'amateurisme, l'affaire vient toutefois de faire sa première victime : Jacques Gaussens, fondateur et patron de Pretory ex-flic radié de la police réputé très à droite , vient de se faire débarquer, le 6 mars, par ses actionnaires américains. De quoi tout faire rentrer dans l'ordre ? Oui, assure Joël Cathala, directeur de la sûreté d'Air France. Sûrem