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Libération

Allô, samouraï désespéré

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Créée l'an dernier, une ligne d'écoute pour salariés surmenés est prise d'assaut le week-end.
publié le 24 mars 2003 à 22h18

C'est au Japon le nouveau must de la médecine préventive privée. Les salariés fatigués, les actifs stressés, des hommes et femmes de tous âges en quête d'un soutien psychologique, l'utilisent vingt-quatre heures sur vingt-quatre : la hotline du groupe Adecco Career Staff, spécialiste du travail intérimaire et de l'outplacement, rencontre un succès imprévu. Lancée l'année dernière, la ligne est prise d'assaut le week-end. 376 appels un samedi, 421 appels le lendemain. A tout instant, des employés déstabilisés par leur vie professionnelle, voire privée, appellent. A l'autre bout de la ligne, moyennant un coût raisonnable, des psychologues, des cliniciens, des professionnels du langage et des avocats redonnent espoir. «L'un des symptômes de l'excès de travail, explique Tsuyoshi Nakano, un manager de Adecco Career Staff, c'est la solitude. L'impossibilité de pouvoir parler de ses soucis personnels. Le mal touche les employés mais aussi les travailleurs temporaires. Et jusqu'aux membres de leur famille. La hotline a été mise en place pour que l'assistance psychologique se fasse par téléphone. Mais, sur demande, des rencontres sont organisées et peuvent être répétées.»

Ce samedi, 52 appels ont un caractère «urgent». Les appels d'hommes âgés d'une cinquantaine d'années sont les plus délicats. Chez certains, il est question d'«envie de mettre fin à ses jours», de doute sur les «raisons de vivre». Des jeunes femmes victimes de harcèlement moral ou sexuel, ou épuisées par les heures su