Longwy envoyée spéciale
Il n'y aura pas d'embouteillage dans les rues de Longwy (Meurthe-et-Moselle). Ils sont moins d'une centaine, ce samedi après-midi, à manifester leur soutien aux deux anciens salariés de Daewoo Orion mis en examen et placés en détention dans le cadre de l'enquête sur l'incendie qui a ravagé l'usine dans la nuit du 23 au 24 janvier. Moins d'une centaine, quand l'entreprise désormais en liquidation judiciaire comptait 550 salariés, à défiler à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-CFTC aux cris de «Libérez nos camarades», «Police partout, justice nulle part». Autour du cou, des affichettes en carton : «Patrons voleurs, ouvriers dépouillés» ou «Les vrais coupables sont dehors». Kamel Belkadi, 32 ans, figure de la lutte des Daewoo, est accusé, sur la base d'un témoignage, d'être l'auteur de l'incendie. Ali Bachir, un autre salarié de l'usine, a également été maintenu en détention, alors qu'il ne lui est pas reproché de participation directe à l'événement.
Jeu de cartes. Dans le cortège, il y a le noyau dur de la CGT locale, militants de tous les combats, venus pour «défendre les emplois» et «soutenir les salariés». Il y a la famille de Kamel Belkadi, frères, épouse, bébé dans la poussette. L'un des frères enrage : «C'est impossible qu'il ait fait ça. On est huit dans la famille, personne ne s'est jamais retrouvé au commissariat, on n'a jamais volé un bonbon.» Il y a aussi quelques ex-salariés de Daewoo, pour la plupart présents au poste de garde le soir de l'in