Montpellier envoyé spécial
Pour Bernard Thibault, le syndicalisme détient le remède au 21 avril. Hier, dans son discours d'ouverture au 47e congrès de la CGT, le secrétaire général de la centrale a fait une place importante aux conséquences du premier tour de l'élection présidentielle. Le Front national, a-t-il expliqué au millier de délégués réunis à Montpellier, «se donne pour objectif de capter durablement la confiance d'une partie importante des salariés les plus modestes qui sont aussi les plus exposés au durcissement de l'exploitation du travail et les plus assujettis à la précarité». Thibault a de même fustigé ceux, «quelle que soit leur étiquette politique», qui «jouent sur les peurs collectives et la manipulation démagogique des désarrois sociaux». Lutte ouvrière et le Parti des travailleurs, non invités, se seront reconnus sans trop de peine.
«Socle de droits». Citant les récents plans sociaux, Metaleurop, Air Lib, Pechiney, Daewoo, Bernard Thibault voit dans «l'insécurité sociale» la racine du mal. La CGT pense détenir la réponse : le «nouveau statut du travail salarié (...), intégrant les interruptions de carrières et les réorientations d'activité comme les conditions normales d'un statut professionnel continu». Un des enjeux du congrès sera donc de donner du contenu à ce con cept neuf. Une sorte de révolution culturelle, puisque la centrale devra tenter de passer de la défense des statuts divers et multiples des salariés, et donc de leurs inégalités (entre public