C'est le genre d'histoire qui n'incite pas à rapporter ses vieilles piles chez les commerçants. A Falaise dans le Calvados, autour de 3 000 tonnes de piles usagées sont abandonnées à ciel ouvert, sur le site de l'usine Zimaval, en redressement judiciaire. Soit à peu près l'équivalent de ce qui est collecté chaque année en France. Une sale image pour le recyclage, des clients floués, et les services de l'Etat qui tentent d'éviter des dégâts environnementaux : le fiasco de Zimaval tourne au cauchemar pour toute la filière. «C'est dramatique pour la profession du traitement des déchets dangereux», estime Patrick de Metz, le président du Syndicat français des recycleurs d'accumulateurs et de piles (Sfrap).
Usine modèle. Les clients de Zimaval sont les premiers à trouver l'affaire saumâtre. Boulanger, Surcouf, la Fnac, des municipalités, tous avaient confié les piles qu'ils collectaient à la firme, chargée de les recycler. «Elle présentait toutes les garanties», précise un porte-parole de la Fnac. Une démarche rendue obligatoire depuis le 1er janvier 2001 : les revendeurs de piles sont tenus de reprendre les batteries apportées par leurs clients et d'assurer leur retraitement. Et, aujourd'hui, la Drire (direction régionale de la recherche, de l'industrie et de l'environnement) leur demande de reprendre leurs déchets, finalement non recyclés, alors qu'ils avaient déjà payé pour le boulot. «C'est du délire, lâche le responsable d'un magasin. On a payé, ça n'a pas marché, et maintena