Première baisse après cinq ans de croissance phénoménale. Pour le Sett, le Syndicat des entreprises de travail temporaire, qui représente 80 % des entreprises du secteur, l'activité a baissé de 7,3 % en 2002. Une chute impressionnante qui «préfigure une mauvaise tendance pour l'emploi», selon François Roux, le délégué général du Sett. Le syndicat se garde pourtant bien de jouer les pythies, «nous n'avons aucune visibilité, poursuit François Roux, simplement nous indiquons des tendances lourdes du marché de l'emploi». Qui n'augure pas d'un retour rapide à la croissance forte qu'a connue le secteur entre 1996 et 2001. D'un strict point de vue conjoncturel, les chiffres montrent bien le fort repli de l'emploi industriel. Pour la première fois, l'industrie, tradition- nellement friande d'intérimaires pour amortir les chocs de la demande, passe en dessous des 50 % de l'emploi en volume : le résultat de cinq années de délocalisations et d'augmentation de la productivité. Le tertiaire, en revanche, ne cesse d'accroître sa part, et le BTP, à lui seul, concentre 17 % des effectifs de l'intérim.
Pourtant, ces résultats sont à relativiser : il y a quinze jours, l'Unedic avait présenté ses propres chiffres sur le travail temporaire. Extrêmement éloignés de ceux du Sett, puisque ces statistiques faisaient état d'une hausse de l'emploi intérimaire de 10,1 % entre décembre 2001 et 2002. Presque 17 points d'écart, dus à des calculs «plus parcellaires et différents», selon une entreprise du s