Montpellier envoyé spécial
Bernard Thibault sait désormais combien pèse son opposition. Il a obtenu 75 % des voix en faveur de son rapport d'activité à l'ouverture du 47e congrès de la CGT. Une majorité confortable mais loin des élections à la soviétique habituelles dans la centrale. Les contestataires ont rassemblé 12,36 % et près de 13% des congressistes se sont abstenus. «L'opposition a doublé son audience par rapport au congrès de Strasbourg en 1999», reconnaît un proche du secrétaire général. «Et le rapport de force réel pourrait bien s'établir à 70-30.» Un autre se fait philosophe : «La CGT n'est plus dans la culture de l'unanimité, il faut bien que cela apparaisse.»
Le congrès est ensuite entré dans le vif du sujet, avec l'examen de la proposition-phare de la CGT : la «sécurité sociale professionnelle». Maryse Dumas, secrétaire confédérale chargée des revendications, a esquissé ce nouveau concept : «Une série de droits et de garanties interprofessionnels, liés à la personne du salarié, et plus à l'appartenance à telle ou telle entreprise.» Elle a cité en exemple «le droit à la continuité du contrat de travail en cas de licenciement, le droit à un déroulement de carrière». Ou encore le «droit au doublement du revenu entre le début et la fin de carrière».
Elle a dû mouiller la chemise pour convaincre. Nombre d'intervenants, issus du secteur public, avaient du mal à comprendre comment articuler la défense de leur propre statut avec ce «nouveau statut du travail salarié». Et