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Libération

La CGT sur le fil du rasoir

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Le 47e congrès qui s'achève aujourd'hui n'a pas tranché entre réformisme et transformation sociale.
publié le 28 mars 2003 à 22h25

Montpellier envoyé spécial

La CGT sort ce matin de son 47e congrès avec une nouvelle boîte à outils. Force est de constater que la confédération de Bernard Thibault a élaboré des instruments à double usage dont l'avenir seul dira si la CGT bascule dans le «réformisme» ou si elle garde une ambition de transformation sociale. C'est ainsi que la «Sécurité sociale des travailleurs» peut être lue comme une adaptation du syndicat aux réalités du marché du travail dans une économie ouverte. L'inspiration puisée dans les travaux d'Alain Suppiot, d'inspiration libérale, y engage. Mais le contenu esquissé par Maryse Dumas, en charge des revendications à la direction de la CGT, peut rapidement devenir incompatible avec l'économie de marché. Comme, par exemple, la «garantie des progressions de carrière des salariés» quels que soient les aléas du chômage et de la précarité. Maryse Dumas tente d'éviter le grand écart : «Certaines organisations définissent des revendications en intégrant immédiatement le compromis avec le patronat. La CGT, elle, fixe ses objectifs, et selon le rapport de force, passe un compromis.»

De même, l'orientation adoptée sur les retraites : l'exigence d'une «retraite à 60 ans pour tous» semble plus souple que le retour à 37,5 années de cotisations. Mais pour remplir un tel contrat, Jean-Christophe Le Duigou estime l'effort nécessaire à «l'équivalent d'une augmentation de 10 % de la masse salariale totale». On peut penser que le Medef et le gouvernement y verront quel