La guerre en Irak a déjà fait sa première victime dans le ciel mondial. La compagnie Hawaiian Airlines, douzième compagnie américaine (3 200 salariés), s'est placée sous la protection de la loi sur les faillites (équivalent du dépôt de bilan), vendredi dernier, quelques heures seulement après le début de l'offensive en Irak. Une faillite largement due aux attentats du 11 septembre, qui l'avaient laissée exsangue. Si la guerre du Golfe, il y a douze ans, avait pris à revers un secteur de l'aérien qui sortait d'une période de forte croissance, le conflit actuel vient noircir un contexte au mieux fortement déprimé, souvent déjà catastrophique. «Les compagnies aériennes connaissent la pire crise de leur histoire», répètent les responsables de l'Association internationale du transport aérien (IATA), estimant qu'«elles ont accumulé des pertes de plus de 30 milliards de dollars depuis les événements du 11 septembre 2001. La guerre ne peut qu'aggraver ces pertes». IATA a élaboré de sombres scénarios, selon la durée de la guerre, qui prévoient pour le plus optimiste 6 milliards de dollars de pertes supplémentaires et pour le plus noir 10,7 milliards de dollars. L'organisation internationale estime que le trafic pourrait être amputé de 15 à 20 % pendant le conflit, selon les régions du monde, des baisses liées aux dessertes supprimées (vers le Moyen-Orient principalement) mais aussi à l'impact du conflit sur la fréquentation globale des avions. A quoi il faudra ajouter les possibles s
Le ciel en enfer
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par Cédric Mathiot
publié le 28 mars 2003 à 22h24
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