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Libération

Pékin craint la panne de brut

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La Chine, qui importe le tiers de ses besoins en pétrole, met tout en oeuvre pour sortir de cette dépendance .
publié le 28 mars 2003 à 22h24

Pékin de notre correspondant

La crise irakienne aura servi de signal d'alarme pour la Chine : devenue à son tour importatrice de pétrole, elle est confrontée aux prix du brut qui flambent, aux incertitudes d'une guerre qui pourrait perturber l'approvisionnement, au souci d'indépendance et de diversification énergétiques... Depuis les années 70, c'est une banalité pour les Européens ou les Japonais, mais pour les Chinois, c'est nouveau.

Depuis 1993, les importations de la Chine, qui ne détient que 2,3 % des réserves pétrolières mondiales, dépassent ses exportations. Mais elle a lentement pris conscience de cette dépendance croissante. Son développement économique rapide et le nombre d'automobiles qui explose ont un coût : troisième consommatrice de pétrole au monde (après les Etats-Unis et le Japon), elle importe le tiers de ses besoins (70 millions de tonnes l'an dernier), une proportion qui passera à la moitié avant la fin de la décennie.

Réserve. Avec la guerre en Irak, les Chinois réalisent qu'ils n'ont toujours pas constitué la réserve stratégique dont ils parlent depuis des années, contrairement aux autres grands pays. Pékin a donc pris la décision de créer une réserve équivalente à quatre-vingt-dix jours de consommation, ce qui correspond à un budget de plus d'1,5 milliard d'euros. Mais jusqu'à une période très récente, la Chine n'avait toujours pas stocké un seul baril : elle a augmenté ses achats depuis le début de l'année, au prix fort, et prépare un réseau de grottes