C'est la promotion la plus symbolique du 47e con grès de la CGT. Ce matin, Maurad Rabhi, 32 ans, technicien de maintenance en électricité, entre au bureau confédéral. Dans une équipe de direction qui passe de dix-sept membres à seulement dix. Maurad Rabhi, pour le grand public, c'est l'animateur de la lutte de l'usine Cellatex, à Givet dans les Ardennes. En juillet 2000, les ouvriers de l'usine textile occupée avaient déversé de l'acide dans la rivière proche, pour obtenir un plan social décent. Le feuilleton avait tenu la France en haleine au coeur de l'été.
Modérateur. Mais le nouveau secrétaire confédéral est l'inverse d'un agité. «C'était lui, le modérateur, au milieu des excités. Il fallait avoir du courage pour tenir ce rôle», raconte un membre de son syndicat. D'ailleurs, Maurad Rabhi préfère rappeler le résultat de cette lutte, une cellule de reclassement d'ailleurs inefficace, plutôt que les moyens antiécolo employés à l'époque. Maurad Rabhi a ensuite été placé sur la liste noire des entreprises dans son département. Trois ans, après il est toujours au chômage.
Pour la maison CGT, l'arrivée d'un «THC» (textile habillement cuir) à Montreuil, siège de la centrale syndicale, est surtout le signe d'un tournant : «Bernard Thibault voulait rééquilibrer sa direction en faveur du privé, et faire entrer quelqu'un représentant les jeunes d'origine étrangère», explique Maurad Rabhi.
Pragmatique. Sa fédération, qu'il va diriger en remplacement de Christian Larose, combat avec cons