Menu
Libération

Strasbourg-Londres, ligne à haute tension.

Article réservé aux abonnés
Ryanair marche sur les plates-bandes d'Air France, qui dénonce des subventions déguisées.
publié le 29 mars 2003 à 22h26

Strasbourg, de notre correspondante.

Le traitement de faveur réservé aux compagnies aériennes à bas coûts (low cost) qui s'implantent à des conditions avantageuses sur les aéroports régionaux commence à faire des ravages auprès des collectivités locales, sollicitées financièrement (lire ci-contre). Vendredi, la communauté urbaine de Strasbourg (CUS), présidée par l'UMP Robert Grossmann, a voté une subvention de 420 000 euros destinée à Ryanair, qui exploite, depuis le 30 octobre, deux liaisons quotidiennes Strasbourg-Londres. Mais le débat a été vif, révélant la perplexité d'élus appelés à financer sur les deniers publics cette compagnie irlandaise «florissante». Strasbourg est un cas d'école : c'est le seul aéroport où une «low cost» dessert, à des prix défiant toute concurrence (à partir de 1,59 euro HT), une ligne exploitée aussi par Air France.

Pour faire venir Ryanair, la chambre de commerce et d'industrie du Bas-Rhin, exploitante de l'aéroport, a promis à la compagnie 1,4 million d'euros par an pour deux fréquences, sur un minimum de cinq ans. Furieux, Air France a porté plainte pour atteinte à la concurrence. La procédure judiciaire est en cours, mais le résultat commercial est déjà là : en trois mois, la compagnie nationale a perdu 50 % de son chiffre d'affaires et 30 % de sa clientèle sur le Strasbourg-Londres. Elle envisage de fermer la ligne, s'estimant victime d'«iniquité», selon le mot de son directeur régional, Gilbert Lalanne.

C'est le moment qu'a choisi la CCI p