Travailler moins ? C'est la première fois qu'un «Que sais-je ?» se penche sur la réduction du temps de travail, mise en place par les lois Aubry et sévèrement réaménagée par les lois Fillon à l'automne. Universitaires, Christine Erhel, Christine Gavini et Laurence Lizé tirent trois leçons des 35 heures. En comparant la durée du travail dans différents pays, en essayant de mesurer les effets macroéconomiques de la réduction du temps de travail (RTT) et surtout en dressant un tableau précis des réponses aux 35 heures mises en place par les entreprises et les salariés. Le bilan dressé par les auteures est assez mitigé.
D'abord, croire que la France est le seul pays du monde où le temps de travail a baissé est une erreur. Cette baisse tendancielle a touché tous les pays industrialisés, ce sont les moyens d'y arriver qui changent. Ainsi, la France se distingue par l'impulsion étatique de la baisse du temps de travail. L'intérêt est d'avoir relancé la négociation collective d'entreprise. Reste à savoir si les 35 heures ont eu un effet sur l'économie française et sur l'emploi. Le phénomène est difficile à apprécier (il faut mesurer les effets sur la productivité, sur l'emploi, sur les salaires). Seule certitude, la RTT, tout au moins dans sa première mouture, était une arme antichômage. Selon les auteures, environ 260 000 emplois ont été créés en 2000 grâce à la réduction du temps de travail. Selon les hypothèses optimistes, à supposer qu'en 2005 80 % des salariés des entreprises tr