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Libération

La ruée vers l'or, valeur refuge

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Les achats se multiplient et les cours montent.
publié le 31 mars 2003 à 22h26

Guerre en Irak, menaces sur la croissance, scandales financiers, chute de la Bourse : il n'en fallait pas plus pour que la fièvre de l'or s'empare peu à peu de Jean Le Cabec, 74 ans, «petit épargnant parisien retraité», comme il le dit lui-même. «Si ça continue comme ça, je suis prêt à retirer mes économies de la Caisse d'épargne et à acheter des louis ou des napoléons. Ça, au moins, ça ne vaudra jamais zéro», explique l'impétrant en scrutant la page «matières premières» de son quotidien favori. Déboussolé par la tournure des événements planétaires, Jean Le Cabec jure qu'il a fait des cauchemars après avoir vu à la télévision les épargnants argentins interdits de retirer leurs sous des banques, lors de la crise aiguë de l'hiver dernier. «Ça donne à réfléchir», avoue-t-il.

Achats de «physique». Les traders et autres brokers spécialistes des placements juteux n'ont pas ces états d'âme. Eux achètent actuellement de l'or plutôt que du dollar pour d'excellents et très rationnels motifs : le billet vert, jusqu'à maintenant considéré comme une valeur solide, voire refuge, est aujourd'hui affaibli par la santé fragile de l'économie américaine et par la durée imprévisible de la guerre en Irak. «Dans ce contexte très particulier, les achats de métal jaune sous forme d'actions de mines d'or sud-africaines ou, mieux, de "physique", sont tout à fait naturels», commente le spécialiste d'une grande banque française.

Du coup, les cours se sont envolés à Londres et à New York, les deux princip