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Libération

Les traders de pétrole survoltés

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Stress intense dans la salle de marché de la Société générale.
publié le 31 mars 2003 à 22h26

Une télévision allumée en permanence sur les dernières images de la guerre. Une carte de l'Irak, avec les principaux puits de pétrole et les pipelines, épinglée juste en dessous. Nous sommes au 7e étage de la tour Société générale à La Défense, dans la salle de marché pétrole. En ce début de soirée, on s'active encore. Le marché de Londres, l'International Petroleum Exchange, est fermé depuis longtemps, mais pas la Bourse américaine. Les traders donnent des ordres en anglais aux brokers qui se trouvent de l'autre côté de l'Atlantique, sur le parquet du New York Mercantile Exchange (Nymex). Dans quelques heures, ils passeront le relais aux équipes situées à Singapour, qui couvrent les marchés asiatiques. Devant eux, des dizaines d'écrans indiquent les cours, les historiques et les carnets d'ordres.

Depuis deux semaines, le métier est devenu particulièrement stressant. Les traders font face aux énormes fluctuations du marché du brut et des dérivés pétroliers. Les fondamentaux ­ l'offre et la demande physique de pétrole ­ sont devenus des éléments mineurs. Le marché est très nerveux, capable de décrocher à la moindre nouvelle ou à la plus petite rumeur en provenance d'Irak ou de Washington. Pour faire face, il faut être particulièrement vigilant, assure Serge Topolanski, responsable du trading pétrole au sein de la banque. «Depuis le début de la crise, nous organisons plus de réunions, formelles et informelles, et nous surveillons en permanence les nouvelles.» La «Socgen» permet