Passé la peine sincère et les condoléances d'usage, le suicide de Vicky Binet a rebondi sur le terrain judiciaire (lire ci-dessous), témoin d'un violent conflit entre la famille et l'entreprise. Dans un premier temps, Amadeus a, via un e-mail de Jacques Lignières, son patron, reconnu que le suicide s'expliquait par «plusieurs raisons liées à sa vie personnelle et professionnelle». Puis l'entreprise, qui conçoit des systèmes informatiques de réservation de voyage, a fait machine arrière. Jugeant la mise en cause d'Amadeus «hors de proportion», Jacques Lignières dénonce désormais «la confusion autour du terme "harcèlement moral"» et soutient qu'il y a une «tentative d'exploitation syndicale» au sein de l'entreprise. Il affirme que, pour la famille, «c'est en train de devenir une affaire d'argent». Sale ambiance.
Psychologue. Pour asseoir sa position, Jacques Lignières a commandité un audit interne auprès d'une psychologue de Montpellier, Peggy Grisez, qui a entendu 22 personnes en quatre jours. Sa conclusion : «Le suicide de madame Victoria Binet ne peut être lié à une situation de harcèlement moral dans le service qui l'employait.» Pour la psychologue, citée par sophianet.com, «une personne qui réalise un acte aussi dramatique, prémédité, mis en scène de cette façon, qui retourne ainsi finalement son agressivité contre elle-même, doit ressentir en elle un trouble existentiel profond, qui ne peut pas dépendre uniquement de soucis professionnels». Difficultés, voire conflits de