Londres de notre correspondant
Que viennent faire des Irlandais passionnés de chevaux dans le temple du football anglais ? Les dirigeants de Manchester United tournent et retournent dans leur tête la même question. Le mois dernier, ils ont découvert avec stupeur que John Magnier et JP McManus, plus connus sur les champs de course que dans les stades, sont devenus leurs principaux actionnaires. Via Cubic Expression, une société enregistrée aux îles Vierges, le duo a acquis 10,37 % des parts et devance dorénavant d'un cheveu BSkyB, la télévision par satellite de Rupert Murdoch qui en 1998 avait tenté sans succès de s'emparer du club. Au London Stock Exchange, le titre a augmenté de 25 % depuis janvier et il a encore bondi de 3,7 % hier à la publication des résultats semestriels du groupe, pourtant en baisse de 34 %. Une remontée fulgurante d'autant plus suspecte qu'elle suit des années de marasme.
«Fort potentiel». John Magnier et JP McManus avaient déjà nourri des rumeurs de rachat lorsqu'ils avaient mis la main sur 6,77 % des actions en 2001. Ils jurent aujourd'hui n'avoir aucun projet hostile et ne chercheraient qu'à renforcer leur «investissement». Le directeur général de Manchester United, Peter Kenyon, les a pourtant sommés de faire connaître leurs intentions par écrit. Selon les règles de la City, l'engagement de ne pas lancer une OPA contraint son signataire pendant au moins six mois. Sans avoir obtenu satisfaction, Kenyon s'est voulu rassurant hier, lors de la présentat