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Libération

La filière bovine française punie par Bruxelles

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Les syndicats sévèrement condamnés pour entente sur les prix.
publié le 3 avril 2003 à 22h34

Bruxelles (UE) de notre correspondant

On savait que les pouvoirs publics français et les syndicats agricoles entretenaient des relations incestueuses. La Commission européenne en a apporté, hier, une preuve accablante en condamnant les principaux syndicats français, dont la toute-puissante FNSEA, à une lourde amende de 16,7 millions d'euros pour une entente sur les prix de la viande bovine. Selon Mario Monti, le commissaire chargé de la Concurrence, Jean Glavany, l'ancien ministre socialiste de l'Agriculture, a payé de sa personne pour «convaincre» les récalcitrants d'accepter cette entrave caractérisée à la concurrence. Un beau mélange des genres.

Pression. En 2001, le secteur de la viande bovine était secoué par la crise de la vache folle. Afin d'enrayer la chute des prix, quatre fédérations représentant les éleveurs et deux les abatteurs ont conclu, le 24 octobre, une entente portant sur le prix minimum d'achat des carcasses par les abattoirs et la limitation des importations de viande «étrangère». Afin de «convaincre» les abatteurs, la FNSEA, la Fédération nationale bovine et les Jeunes Agriculteurs utilisent, selon la Commission, les bonnes vieilles méthodes d'intimidation : la «violence». Jean Glavany, soucieux de maintenir le calme dans les campagnes, joue les gros bras pour les syndicats, en faisant «pression pour obtenir des abatteurs qu'ils acceptent de signer l'accord du 24 octobre 2001». Un accord qualifié par le ministre d'«acte de civisme»...

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