Alors que la question des retraites a mobilisé les fonctionnaires cette semaine (lire page 16), un autre sujet avance parallèlement : le placement des sommes versées par le gouvernement au Fonds de réserve des retraites (FRR), créé pour pallier les déficits du régime général d'ici à quinze ou à vingt ans. Vendredi, Raoul Briet, président du conseil de surveillance du FRR, et Francis Mayer, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui assurera l'administration du FRR, ont annoncé les principes de gestion de ce fonds : 55 % des sommes iront en actions, 45 % en obligations (lire ci-contre). Une répartition qui semble très optimiste sur le rebond des marchés, alors que la Bourse connaît depuis trois ans une crise financière sans précédent. Prefon, le régime de retraite complémentaire des fonctionnaires, qui est le seul fonds par capitalisation en France, a choisi de ne placer en actions que 30 % des sommes collectées.
«Travaux sophistiqués». «La cible de 55 % résulte de travaux sophistiqués réalisés à l'aide d'experts extérieurs, assure Francis Mayer. C'est un choix prudent, puisque, si nous avions suivi ces travaux, la part en actions aurait été plus importante.» Selon le patron de la CDC, cette répartition est même inférieure aux standards internationaux : «Le fonds de réserve irlandais place 80 % de son argent en actions. Pour Calpers, le fonds de retraite des fonctionnaires californien, qui gère 160 milliards de dollars, c'est 60 %.» Plus on se rappro