Il y a Fabrice, Toulousain de 32 ans, qui a renoncé à écouter son CD de Robbie Williams dans sa voiture. «Il ressortait de mon autoradio à chaque fois, je ne comprenais pas», dit-il. Hélène, elle, n'a pu lire un album de Shakira sur son PC. Et Laurent, qui voulait transférer les chansons du dernier disque de Massive Attack sur son baladeur numérique, a dû abandonner après une bataille de deux heures. «Du coup, je suis allé télécharger chaque chanson sur Kazaa (système pour télécharger gratuitement de la musique, ndlr), c'est quand même grotesque d'être obligé d'en passer par un système illégal, alors que j'ai payé le disque original.»
Les rayons des disquaires seraient-ils envahis de produits défectueux ? Même pas : Fabrice, Hélène ou Laurent sont simplement victimes des dispositifs «anticopie» (et de certains bugs de ceux-ci) greffés par les maisons de disques sur un nombre croissant de titres, afin d'endiguer la copie sauvage de musique, phénomène qu'elles accusent d'être à l'origine de la baisse mondiale de 10 % de leurs ventes en 2002. Le fabricant numéro 1 de ce genre de systèmes, l'américain Macrovision, a annoncé mercredi avoir atteint les 100 millions de CD ainsi équipés dans le monde. L'année dernière, à la même date, il parlait de 10 millions.
Face à cette déferlante, les protestations se multiplient. Venant des consommateurs, bien sûr, désormais relayés par les associations, comme l'UFC Que choisir et la CLCV. Toutes deux collectent depuis quelques semaines des cent