Metaleurop, Air Lib, ACT Manufacturing, Groupe Trouvay-Cauvin... depuis l'automne, l'actualité sociale a été marquée par le retour des faillites retentissantes d'entreprises. De grands groupes, mettant brutalement la clef sous la porte, prétextant parfois de brusques problèmes financiers pour se débarrasser d'unités anciennes trop coûteuses. Sans avoir à mettre au point un vrai plan social qui accompagne le licenciement des salariés. A Soissons, AR Carton ou la chaudronnerie Berthier ont subi le même sort. Dès que l'actionnaire principal signale qu'il ne peut plus faire face à ses paiements, l'entreprise est placée en redressement judiciaire. Le tribunal de commerce prononce le dépôt de bilan et s'ouvre alors une période d'observation pendant laquelle les salariés peuvent travailler. Cette période doit permettre aux repreneurs de se manifester.
Or, une infime minorité d'entreprises sont reprises après un dépôt de bilan ou une liquidation. Bien souvent les machines, les locaux, les matières premières finissent vendues aux enchères par le liquidateur, qui se rémunère sur cette vente. «On comprend mieux alors l'intérêt des liquidateurs à décourager les repreneurs et à pousser à la vente publique», explique un avocat. A Soissons, le liquidateur a même été accusé par la CGT d'avoir joué ce jeu trouble et d'avoir dissuadé les repreneurs d'AR Carton ou de Berthier d'aller plus en avant dans leurs propositions de poursuite d'activité. Des accusations que balaie d'un revers de main Me