Bruxelles (UE)
de notre correspondant
C'est sans doute avec une profonde satisfaction que Wim Duisenberg, le président de la Banque centrale européenne (BCE), regarde Jacques Chirac manger son chapeau. Le président de la République, qui s'était battu, en mai 1998, pour obtenir qu'il parte à mi-mandat, c'est-à-dire en 2002, en est désormais réduit à le supplier de rester.
«Nous sommes parvenus à une décision unanime, afin de proposer aux chefs d'Etat et de gouvernement que M. Duisenberg reste jusqu'à ce qu'un successeur soit désigné», a annoncé, samedi, Nikos Christodoulakis, le ministre des Finances grec, à l'issue d'une réunion informelle avec ses collègues qui a eu lieu à Athènes. Aucune date n'est fixée : Duisenberg conservera son poste au moins jusqu'à ce que son successeur, le gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet, soit blanchi ou non par la justice dans l'affaire du Crédit Lyonnais...
Retour en arrière : lors du Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement des 2 et 3 mai 1998, Jacques Chirac s'oppose au choix de ses quatorze partenaires, qui souhaitent nommer Duisenberg à la tête de la BCE. Il n'a rien contre l'homme. Il lui reproche simplement d'être le candidat des banquiers centraux. Or le président français estime que ce choix revient au politique, qui ne doit pas voir son choix préempté par les «nains de Francfort». Un compromis boiteux est conclu : Duisenberg s'engage à ne pas effectuer entièrement son mandat de huit ans en raison de son