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Libération

Des calculs antipirates simplistes

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Via un rapport, les fabricants de logiciels font pression pour plus de sévérité.
publié le 9 avril 2003 à 22h42

Oyez, oyez, là où le piratage de logiciels trépasse, la croissance économique repart. Depuis une semaine, des Etats-Unis à l'Australie, de la Malaisie à la France, des dizaines de journaux ont entonné ce refrain. A l'origine de ces titres : une étude commandée par BSA (Business Software Alliance), association qui représente les gros bonnets de l'informatique mondiale, de Microsoft à Adobe, en passant par Apple. Le 2 avril, cet organisme présent dans 57 pays a publié dans le monde entier un rapport réalisé par la société d'études IDC et titré Pour une économie mondiale plus forte : l'intérêt de la lutte contre le piratage informatique.

Bonus. La conclusion en est alléchante : si le taux de logiciels copiés illégalement dans les entreprises passait en quatre ans de 40 % à 30 % à l'échelle de la planète, ce serait rien moins que 1,5 million d'emplois en plus, 400 milliards de dollars de croissance économique et 64 milliards de recettes fiscales pour les Etats. En France, où le BSA estime le pourcentage de logiciels copiés à 46 % aujourd'hui, le ramener à 36 % donnerait 45 000 emplois de plus et 6 milliards d'euros de recettes fiscales en bonus. Une manne capable de «contribuer à relancer une économie mondiale en difficulté», proclame l'étude. De quoi, on s'en doute, faire saliver des Etats englués dans une situation économique plus que morose. Des Etats à qui le BSA suggère, bien sûr, de muscler leur action pour atteindre ce but, avec campagnes de sensibilisation, vote de nouvel