Berlin de notre correspondante
Les faits sont là. En une année, Allianz, le groupe d'assurances, a annoncé les premières pertes de son histoire et perdu 81 % de sa valeur. Son cousin le réassureur allemand Munich Ré a chuté de 77,5 %. Aujourd'hui, pour environ 4 milliards (une broutille pour ces géants), on peut s'acheter la HypoVereinsbank ou la Commerzbank. Bref, le secteur financier allemand est aussi méconnaissable que son économie.
Sauver leur peau. Il y a deux ans, il suffisait de prononcer les noms de Allianz ou de Deutsche Bank pour que tout le monde tremble. Le grand assureur et la première banque privée du pays, piliers de la banque-industrie allemande, allaient bientôt tisser leur toile en Europe, étendant le concept de Deutschland AG à celui de Europa AG. Eh bien, pas du tout ! Si les banques et assurances allemandes vendent aujourd'hui leurs participations industrielles, c'est avant tout pour sauver leur peau.
Même si personne ne parle encore de faillite, c'est la première fois que le secteur financier allemand est si mal en point. Et ce qui n'est pas bon pour les banques ne l'est pas pour l'économie en général, qui devrait, selon la Commission européenne, stagner à +0,4 % (lire ci-contre). Préoccupées par leur propre situation, les banques ne sont plus d'humeur prêteuse. Comme le souligne l'IWD, l'institut de recherche sur l'économie allemande, proche du patronat, les crédits sont en net recul au dernier trimestre 2002. «On ne peut pas mettre ce recul sur le compt