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Libération

Aeris déjà freinée sur sa lancée

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La petite compagnie française en difficulté financière.
publié le 11 avril 2003 à 22h46

Air Lib est mort, vive Aeris ! Inconnue il y a quelques mois, la compagnie toulousaine s'affiche depuis peu comme la «nouvelle compagnie low cost française». Jusque-là modeste compagnie charter de 200 salariés et de 7 avions, Aeris a hérité de 7 600 créneaux d'Air Lib à Orly et lancera le 2 juin trois liaisons à bas prix (vers Tarbes, Toulouse et Perpignan). Les réservations, ouvertes depuis lundi, «pleuvent tous les jours», se réjouit la direction. Un plan de communication «d'un million d'euros» est dans les tuyaux pour célébrer cette mue. Mais derrière les flonflons, Aeris aura plus fort à faire qu'il n'y paraît. Lâchée par son principal actionnaire, en difficulté financière, Aeris est de plus lestée par une procédure de conciliation pour payer ses dettes.

Créée en 1999, Aeris s'est fait connaître pour sa communication débridée lors de la déconfiture d'Air Lib. Les syndicats de la compagnie défunte s'étaient indignés de voir Charles-Henri Rossignol, le jeune (32 ans) PDG d'Aeris, aux allures d'étudiant propret d'école de commerce, dévoiler ses projets de remplacement d'Air Lib alors que la compagnie n'était pas encore morte. Lequel Rossignol rétorquait : «Nous en avons assez de cette compagnie qui fait tout et n'importe quoi avec l'argent des contribuables. Et nous en avons aussi assez d'entendre que la fin d'Air Lib serait une catastrophe sur le plan social.»

Depuis, la catastrophe est advenue (3 200 licenciements) et sera à peine adoucie par Aeris, qui promet 300 embauches