C'était dans l'air (Libération du 8 avril), c'est officiel depuis hier. Le vieux Concorde cessera définitivement ses vols supersoniques fin octobre. Air France (qui interrompra même les vols fin mai) et British Airways (BA), les deux seules compagnies à exploiter l'avion, ont annoncé hier, en même temps, qu'elles mettraient Concorde à la retraite. Trop cher, trop vieux, anachronique, avec des pièces hors d'âge et une consommation boulimique de kérosène qui plombaient les résultats. Jean-Cyril Spinetta a reconnu hier que son exploitation s'était accompagnée d'une «dérive extrêmement forte, violente, des coûts de maintenance». Le Concorde faisait perdre à Air France entre 30 et 50 millions d'euros par an. La guerre en Irak, qui a fait chuter le remplissage à 20%, et la crise économique ont achevé de convaincre BA et Air France de stopper les frais.
Longtemps, le Concorde n'a été maintenu en l'air pour le seul prestige qui lui était attaché. Mais même cette «vitrine», au fil des ans, commençait à partir en morceaux. Le Concorde avait du sang sur son long museau depuis juillet 2000. 113 morts dans le crash de Gonesse. A la suite de cet accident, après un repos réparateur de plus d'un an, le papy avait pourtant repris du service... pour mieux alimenter la chronique de ses ratés. En mars 2002, problème de réacteur pour un Concorde de BA. En juillet, c'est le moteur qui flanche. Novembre 2002 : un réacteur d'un Concorde Air France tombe en panne au-dessus de l'Atlantique, obligeant