Stockholm de notre correspondant
Ce n'est pas un bras d'honneur, mais le message n'en est pas moins limpide. LO, la Confédération suédoise générale du travail, qui compte deux millions de syndiqués (sur neuf millions d'habitants), traditionnellement très proche des sociaux-démocrates au pouvoir, vient de refuser d'apporter son soutien au gouvernement pour une adhésion suédoise à l'Union économique et monétaire lors du référendum prévu le 14 septembre. Pour ne pas compliquer les choses, la direction de LO a déclaré en début de semaine que la confédération afficherait une opinion neutre, mais les partisans du non à l'euro jubilent déjà, considérant que la «neutralité» de LO est un «non» à la monnaie unique.
Le soutien de LO à l'euro anime la Suède depuis des mois. Pour négocier son appui, le syndicat avait exigé la création d'une sorte de fonds tampon destiné à compenser la perte de contrôle sur la politique monétaire. Puisque dans l'UEM, la Suède ne pourrait plus laisser flotter sa monnaie ni décider de ses taux d'intérêt, LO voulait conserver une marge de manoeuvre contre une éventuelle hausse du chômage. Ce fonds, de l'ordre d'un milliard d'euros par an, aurait été pourvu en rehaussant de 2 à 2,5 % l'objectif d'excédent budgétaire.
Contre. La semaine dernière, le gouvernement a fini par se déclarer contre le placement d'une partie de l'excédent budgétaire dans un tel fonds tampon externe au budget de l'Etat. Le gouvernement estime que le surplus doit être destiné à l'allégemen