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Libération

«Low cost», le social tiré vers le bas.

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Les compagnies à bas coût pressurent leurs salariés.
publié le 11 avril 2003 à 22h46

Lors de l'attribution des créneaux Air Lib aux compagnies à bas coût (low cost) Aeris, Virgin Express et EasyJet, la CGT d'Air Lib s'est désolée de voir arriver à Orly «des entreprises qui pratiquent des conditions sociales dégradées et entraînent tous les salariés français et européens vers le bas». Au même moment, dans le cadre du rachat de son concurrent Buzz, la low cost irlandaise Ryanair posait sa règle du jeu aux 200 salariés maintenus à leur poste (pour 400 licenciés) : Buzz sera fermée si le personnel refuse les conditions de reprise. Le 17 mars, 90 % des pilotes ont signé, mais le syndicat des pilotes britanniques a dénoncé des «méthodes de brute». En Allemagne, EasyJet vient d'abandonner la reprise de la compagnie Deutsche BA. Une des raisons : le refus des salariés d'accepter les exigences de la compagnie britannique. En France enfin, l'ex-patron d'Air Lib, Jean-Charles Corbet, avait bataillé avec son personnel, plaidant : «Nos concurrents ne sont plus Air France, ce sont les low cost. Nous devons nous adapter.»

Focalisé sur la réduction de tous les coûts, le modèle low cost passe par la réduction la masse salariale comme toutes les autres dépenses : les salariés sont beaucoup moins nombreux que dans les compagnies traditionnelles (recours à la sous-traitance pour l'enregistrement, les bagages, etc.). Et, s'ils ne sont pas toujours moins bien payés à la fin du mois, ils doivent en revanche travailler plus. Chez Ryanair, les pilotes volent en moyenne 800 heures ann