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Les «patrons voyous» ont-ils de l'avenir ? En tout cas, Metaleurop SA et Glencore (son principal actionnaire) pourraient faire des émules : ils ont gagné vendredi matin une bataille juridique de plus. Le tribunal de grande instance de Béthune a débouté les liquidateurs judiciaires de Metaleurop de leur demande d'extension de la liquidation de la fonderie de Noyelles-Godault à Metaleurop SA, sa maison mère. A la question «Metaleurop Nord est-elle une société fictive ?», le tribunal a répondu non. De même qu'il a estimé que la confusion de patrimoines entre Metaleurop SA et Metaleurop Nord n'était pas démontrée. Bref, qu'il n'y avait pas de lien de dépendance avéré entre la maison mère et sa filiale.
Bras ouvrier. La décision a surpris tout le monde. Le ministère public avait en effet lui-même requis l'extension. Le jugement a été accueilli par les sifflets et les huées d'une centaine de salariés déçus. Pour l'intersyndicale autant que pour les mandataires, c'est un échec. L'extension aurait permis de dénoncer une gestion de fait de la filiale par la maison mère, «dont Metaleurop Nord n'était plus que le bras ouvrier», selon l'avocat des mandataires, Xavier Brunet. Metaleurop Nord a été lâché le 17 janvier, quand la maison mère a cessé du jour au lendemain de financer son site nordiste, l'acculant à la liquidation. L'extension aurait pu obliger Metaleurop SA à puiser dans ses actifs pour rembourser les factures des sous-traitants. Mais aussi placer Metaleuro