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Libération

Déflation, le spectre qui angoisse l'Europe.

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Des économistes redoutent la contagion du mal japonais.
publié le 15 avril 2003 à 22h49

Officiellement, rien à signaler. Les ministres des Finances du G7, réunis ce week-end à Washington, l'assurent : la fin de la guerre en Irak, ajoutée à la baisse des cours du pétrole, va donner de l'air à l'économie. Le ministre français de l'Economie, Francis Mer, indécrottable optimiste, a même estimé, hier sur Europe 1, qu'«à partir de maintenant», la croissance économique en France «doit progressivement retrouver un rythme de 2 % à 2,5 %». Depuis quelques jours, la tonalité des pronostics est toujours la même : du FMI (Fonds monétaire international), à la Commission européenne, les experts en prévisions parlent de simple «ralentissement» de l'activité économique mondiale, de «fléchissement», de «trou d'air», avant d'entrevoir de bonnes raisons d'espérer une prochaine reprise. Et pourtant. D'autres vont jusqu'à évoquer un risque de «déflation» mondiale. Le mot honni est lâché. Le mot qui, aussitôt prononcé, évoque les pires crises économiques et boursières.

Spirale. Car il ne faut pas confondre désinflation et déflation. La première désigne un ralentissement dans la hausse des prix. La seconde, un cercle vicieux dans lequel la baisse des prix engendre une baisse des revenus, laquelle, à son tour, entraîne une réduction de la demande, donc de l'activité, incitant les entreprises concernées à réduire à nouveau leurs prix pour tenter de regonfler les ventes. Et la spirale continue. «Il ne s'agit pas de crier au loup», précise Jean-Paul Betbèze, économiste au Crédit Lyonnais e