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Libération

L'épouvantail nippon

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Dans l'archipel , les prix ne cessent de baisser depuis trois ans.
publié le 15 avril 2003 à 22h49

Tokyo de notre correspondant

Fujitsu devait montrer l'exemple. Devenir un pionnier des technologies de l'information. Le groupe électronique a fini dans les choux. Crise sociale interne, profits en berne, situation financière alarmante... Poursuivant sa chute à Kabutocho (la Bourse de Tokyo), son cours a atteint son pire niveau depuis vingt-quatre ans. Risques de faillite, ratios négatifs et impossibilité d'emprunter se traduisent pour d'autres enseignes par de piètres performances à la corbeille... Vendredi, l'indice Nikkei des 225 plus fortes valeurs a clôturé à 7 816 points, retrouvant son niveau de 1983. La migraine boursière s'explique par la langueur de l'économie japonaise (0,8 % de croissance prévu en 2003). L'an passé, près de 20 000 entreprises ont déposé leur bilan. Une forte reprise est exclue avant 2006-2007.

«Plus proche d'un recul que d'une stagnation, la conjoncture résulte des effets néfastes de la déflation», constate l'Institut d'études du Nihon Keizaï. «La pression déflationniste persiste», notait jeudi dernier Goldman Sachs Japan. Conscient de la menace, le Premier ministre, Junichiro Koizumi, s'est séparé du dernier mandarin qui lui tenait tête, le gouverneur de la Banque du Japon, Masaru Hayami (son mandat expirait). Tenu pour responsable du mal déflationniste. «Provoquer de l'inflation, répétait-il, risque de déstabiliser violemment l'économie.»

Mercredi dernier, c'est pourtant ce qu'a recommandé le Fonds monétaire international. D'après le FMI, le nouve