Buenos Aires, de notre correspondant.
Faire ses courses en Argentine réclame une bonne dose de concentration. Car à côté des vrais et des faux pesos circulent une ribambelle de monnaies parallèles apparues dans les provinces au plus fort de la crise et dont certaines ne valent pas un clou. Sous la pression du FMI et à l'approche de l'élection présidentielle du 27 avril, le gouvernement a décidé le retrait de ces monnaies de singe qui portent les noms de cecacor, bocade, petrom, quebracho, patacon ou lecop. Elles avaient été mises en circulation par la Banque centrale en octobre 2001, en pleine récession, pour permettre aux gouvernements provinciaux étranglés par le manque de liquidités de payer les employés du secteur public. A l'époque, le FMI avait considéré ces quasi-monnaies comme un instrument capable de financer le déséquilibre budgétaire, tout en permettant à l'Etat d'émettre des pesos sans verser leur contrepartie en dollars piochés dans ses réserves.
Monopoly. Mais depuis l'accord signé en janvier, le FMI réclame leur retrait et l'unification monétaire. En échange de quoi la Banque mondiale devrait accorder un prêt de 445 millions de dollars (411 millions d'euros) à l'Etat argentin pour lui permettre de racheter les neuf monnaies parallèles qui circulent dans le pays. Ces billets de Monopoly étaient déjà apparus dans les années 80 dans les provinces reculées de Jujuy et de Tucuman, au nord-ouest du pays. Mais rien de comparable avec le phénomène actuel : elles représe