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Libération

Les salariés d'American Airlines votent la rigueur.

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Le refus d'une catégorie menace la compagnie de faillite.
publié le 16 avril 2003 à 22h51

Le couteau sous la gorge. Hier, trois des quatre principales catégories de salariés d'American Airlines (pilotes, mécaniciens et personnels au sol) ont consenti à d'importantes réductions de salaires, lors d'un vote présenté comme crucial pour l'avenir de la première compagnie du monde, en grosses difficultés financières. En revanche, le personnel navigant s'est prononcé contre, refus qui pourrait entraîner la mise en faillite prochaine de la première compagnie aérienne mondiale.

Depuis quinze jours, la direction n'a cessé de faire monter la pression, répétant que le rejet par une seule catégorie de personnel des «accords de principe» qu'elle avait conclu le 31 mars avec les trois principaux syndicats forcerait la compagnie à se placer sous la protection de la loi sur les faillites (le célèbre chapitre XI). Soit la plus grande banqueroute de l'histoire de l'aérien américain. Pour échapper à une telle perspective, un porte-parole du syndicat du personnel navigant, Marty Turner, a indiqué hier soir que la direction avait accepté une prolongation du vote jusqu'à ce soir pour les membres du personnel navigant ne s'étant pas prononcé ou voulant modifier leur vote. L'enjeu de la consultation posé par le PDG de la compagnie, Don Carty, était en effet simple : «voter non» signifiait «voter pour la faillite».

Argument massue. Lors d'un discours devant les mécaniciens, il avait déclaré : «Il n'y a plus de temps et plus d'argent, c'est une douloureuse et simple vérité.» L'argument massue