Menu
Libération

Bronca contre Serge Tchuruk

Article réservé aux abonnés
Les petits porteurs, énervés par les stock-options du PDG d'Alcatel.
publié le 18 avril 2003 à 22h53

Un feu nourri de sifflets repartant par intermittence, des grognements de lassitude, des «Ohhhhh!» désolés. Il y a décidément de l'eau dans le gaz entre Serge Tchuruk et les petits actionnaires d'Alcatel, qui tenaient hier à Paris, dans la salle du Palais des Congrès, son assemblée générale annuelle. Dès la fin de l'exposé sur les comptes désastreux de l'exercice 2002, des petits porteurs de ce géant de l'équipement télécom ont mis les pieds dans le plat : «Le cours de nos actions Alcatel a perdu 90 % de sa valeur boursière ces derniers mois. Pourquoi votre rémunération n'a-t-elle pas baissé dans les mêmes proportions ?», demande sans ambage au patron un de ces mécontents. La réponse tombe du tac au tac de la bouche de Jean-Pascal Beauffret, de la direction générale d'Alcatel : «L'an passé, Serge Tchuruk a baissé son salaire de 43 % et renoncé à la part variable (le bonus, ndlr).» «Des chiffres, des chiffres !», réclame l'assemblée. «Mon salaire a été de 1,5 million d'euros en 2002», lance Tchuruk, visiblement agacé. Et l'un de ses conseillers d'expliquer aux actionnaires sceptiques que cette rémunération est «dans la fourchette basse des patrons du CAC40».

Cela ne suffit pas à démonter les petits porteurs, de plus en plus incisifs. Surtout quand le PDG d'Alcatel doit s'expliquer publiquement sur un programme de stock options dont il sera l'un des principaux bénéficiaires : les sifflets, encore impensables il y a quelques années dans un groupe aussi prestigieux, redoublent. «