Pascal Lorot est directeur de l'Institut Choiseul et ancien chef économiste de TotalFinaElf. Selon cet expert, la réunion de l'Opep est caractérisée par une forte incertitude liée au retour prochain du pétrole irakien sur les marchés.
Où en est l'Opep aujourd'hui ?
Il s'agit surtout pour elle de faire le point sur la situation entre l'offre et la demande de pétrole. Classiquement, l'Opep cherche à avoir un rôle régulateur pour que les prix se maintiennent à un niveau qui satisfasse à la fois les pays consommateurs et les pays producteurs. Mais, aujourd'hui, le sentiment qui prévaut est que nous sommes plutôt dans un marché légèrement excédentaire...
Quels sont les éléments qui attestent cette surproduction de pétrole ?
Il y a d'abord des pays de l'Opep qui reviennent sur le marché. C'est notamment le cas du Venezuela. Aujourd'hui, ce pays récupère progressivement son niveau d'exportation d'avant-crise. C'est aussi le cas du Nigeria où les troubles ethniques sont momentanément terminés. Ajoutons à cela le fait que la majorité des pays de l'Opep ont augmenté leur production à la veille du conflit américano-irakien pour anticiper les risques d'une pénurie liée à la disparition de l'offre de pétrole irakien. Par ailleurs, on observe que d'autres pays producteurs, mais non membres de l'Opep, ont augmenté sur la période récente leurs exportations de pétrole... La Russie en étant l'archétype.
Les prix du pétrole vont-il être orientés à la baisse durablement ?
Face à une offre en progress