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Libération

Automobile: les intérimaires se rebiffent en série

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PSA a été à nouveau condamné pour licenciement abusif.
publié le 26 avril 2003 à 23h01

Un petit chèque, pour colmater une nouvelle brèche. Il y a deux mois, cinq intérimaires de l'usine Poissy de PSA qui réclamaient en justice la requalification de leur contrat en contrats à durée indéterminée se sont vu proposer 8 000 euros en échange du retrait de leur plainte. Trois ont accepté. Les deux autres ont refusé et décidé de poursuivre. Vendredi, le conseil des prud'hommes de Nanterre leur a donné gain de cause. PSA devra payer 15 000 euros à chacun dont 10 000 euros pour licenciement abusif. Cette condamnation suit la victoire en justice, il y a trois jours, de six autres intérimaires d'Aulnay (PSA toujours).

Deux ans après les premiers procès intentés aux constructeurs français pour utilisation abusive d'intérimaires, la tentative de transaction à l'amiable montre l'embarras causé chez PSA ou Renault par ces procédures qui se multiplient, souvent avec succès comme à Briey (Renault), à Aulnay (PSA), et à Poissy. Pendant des années, l'automobile avait eu la paix. L'intérim s'est développé en flèche depuis les années 80. Jacques Salfati, de la CGT Poissy, reconnaît que le combat n'a jamais été mené par les syndicats, «sensibles aux arguments de la direction qui dit : "Nous avons besoin de flexibilité pour nous adapter aux cycles, mieux vaut se débarrasser d'un intérimaire que licencier"». Cet attentisme a été exploité. En 2001, les premiers procès ont révélé le sentiment d'impunité des constructeurs : à Aulnay, certains des intérimaires de PSA étaient employés depui