Bernard Tapie a-t-il enfin trouvé une occasion de se venger du Crédit Lyonnais ? Alors que l'ancien homme d'affaires, aujourd'hui animateur de télévision, est en bisbille judiciaire depuis des années avec son ancienne banque, il a été interrogé mercredi et jeudi par la justice américaine dans un dossier où est impliqué le Lyonnais : le rachat de la compagnie d'assurance Executive Life. Jeffrey Isaacs, le procureur de Californie qui mène l'enquête, voulait des renseignements sur les conditions de la vente d'Adidas conduite par le Crédit Lyonnais.
Les deux dossiers présenteraient des similitudes : la présence de City Star, une filiale offshore de Citibank, dans les deux montages litigieux. «J'ai été interrogé par le procureur en présence d'agents du FBI, racontait vendredi midi Tapie à sa descente d'avion à Roissy. Mon avocat Me Maurice Lantourne devait être entendu par un grand jury dans la journée [de vendredi, ndlr]. Et je devrais être reconvoqué d'ici quelques semaines par le procureur pour témoigner à mon tour devant le grand jury.» Lequel décidera alors de possibles mises en accusation.
Portage. Les deux affaires remontent au début des années 90. En 1992, Bernard Tapie, propriétaire d'Adidas, voulait se désengager de l'entreprise alors qu'il venait d'être nommé ministre de la Ville. Il avait confié à sa banque le soin de conduire l'opération. Une partie du groupe sportif avait été vendue à City Star, filiale de Citibank basée aux îles Caïman. Mais selon Tapie, le Lyonnais