Washington
de notre correspondant
Les troubles d'American Airlines, la plus grande compagnie aérienne du monde, ont pris l'allure d'une tragédie grecque. Jeudi soir, à l'issue d'une réunion fiévreuse au siège texan de Fort Worth, le conseil d'administration de la compagnie a accepté la démission de Donald Carty, 58 ans, le PDG du groupe. C'est son bras droit, Gerard Arpey, 44 ans, qui le remplacera. Arpey était depuis un an directeur général, mais aussi président du conseil d'administration : il sera remplacé à ce poste par un administrateur, Edward Brennan.
Cupidité. Don Carty paye le prix de sa cupidité et de sa ma ladresse. Pour sauver la compagnie, criblée de problèmes financiers, il avait réussi à arracher aux trois syndicats une baisse spectaculaire des rémunérations : 906 millions de dollars sur un an. Mais, à peine les salariés avaient-ils voté le plan que la presse a révélé l'existence de grass bonus et autres avantages que s'étaient réservés en mars les dirigeants. Pour le seul Carty, la prime prévue s'élevait à 1,6 million de dollars ! Scandalisés, les syndicats ont mis au panier leurs concessions et les résultats des votes. Les dirigeants d'American Airlines ont alors renoncé à leurs primes, mais trop tard.
Mercredi, la compagnie a annoncé pour le premier trimestre «des résultats vraiment épouvantables» (dixit Carty) : une perte de plus d'un milliard de dollars. Avec la guerre en Irak, la détérioration de la situation économique et l'épidémie de pneumopathie, la situ