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Libération
Reportage

Match d'honneur pour Metaleurop

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Vendredi, c'était journée de gala au profit des «liquidés».
publié le 26 avril 2003 à 23h01

Lens envoyés spéciaux

L'affiche était belle, vendredi. L'intention aussi. Un match de football amical Lens-Lyon organisé au stade Bollaert de Lens, au profit des 830 «liquidés» de Metaleurop. Avec, en lever de rideau, une rencontre opposant des salariés de Metaleurop à de vieilles gloires du RC Lens. Un stade et une région qui pleurent avec leurs métallos et, pour les anciens fondeurs, un après-midi de gloire. Récit.

15 h 30. Parking de l'usine, à Noyelles-Godault. Ils sont nerveux, rient un peu fort. Dans leurs survêtements gris, les salariés de Metaleurop s'apprêtent à prendre la route du stade Bollaert. Un tiers des employés de l'ancienne fonderie de plomb est abonné au stade. «Si on a notre chance ? De passer le milieu de terrain, oui !» Nasser voudrait juste «marquer un but, pour l'honneur».

17 h 45. Bollaert, bureau du président. Président du club de Lens et du syndicat des patrons de club (UCPF), Gervais Martel n'en est pas à une contradiction près. Voilà un homme qui s'était illustré en bataillant contre l'ex-ministre communiste Marie-George Buffet, pour des réformes ultralibérales dans le foot. Mais c'est aussi celui qui a pris l'initiative de ce match. «Toute ma jeunesse, j'ai connu cette usine. Quand j'ai su que ça s'arrêtait, ça m'a mis un coup. C'est pas parce qu'on est libéral qu'on n'a pas de coeur.» Martel, qui a développé son club en s'appuyant sur la culture ouvrière de la région, l'assure : «Le foot, à Lens, n'aurait pas réussi sa percée sans le monde du trav