«Escroc !», «Voleur !», «Moins que rien !», «Voyou !» (comprendre «Patron voyou»), et même «Gros cochon !»: Russ Robinson, le PDG de Metaleurop SA en a vraiment pris pour son grade, vendredi matin, pendant l'assemblée générale des actionnaires de son groupe, qui se tenait à Paris. Pendant plus de trois heures, selon les témoignages précis d'une poignée de petits actionnaires très remontés, cette réunion s'est transformée en foire d'empoigne où des mécontents s'égosillaient face à des sourds. «A toutes les questions que nous lui posions sur l'avenir de la société, Robinson ne répondait rien ou disait qu'il ne savait pas», se désole une petite dame très chic en quittant les lieux sans même assister à la fin des débats.
La veille, Glencore, l'actionnaire principal de Metaleurop, avait exigé que la réunion se tienne à huis clos, une décision fort rare. Histoire, sans doute, d'être à l'abri de la presse et d'éventuels salariés en colère (qui ne sont pas venus). Et, tant qu'à faire, sous la protection de deux gros bras. Ce qui n'a pas contribué à rendre les débats conviviaux ni à faire baisser la colère des petits porteurs. «J'ai presque tout perdu avec mes 1 000 actions Metaleurop. Nous avons affaire à un ramassis de voyous», grognait Michel Tiphineau, un des rares petits porteurs à être resté jusqu'au bout de l'AG d'hier. «Moi, j'ai beaucoup perdu aussi, dit un monsieur qui veut rester anonyme, mais ça ne sert à rien de protester puisque l'actionnaire majoritaire fait absolument