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Libération

Fronde explosive chez Rhodia

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A la veille de l'assemblée générale, plusieurs actionnaires veulent déboulonner le PDG du leader français de la chimie.
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publié le 28 avril 2003 à 23h02

Qui aurait un jour pu se douter que la chimie déchaînerait autant de passions ? Le métier est dangereux et pas forcément bénéfique à l'environnement. Depuis quelques semaines pourtant, on se bat avec acharnement pour le contrôle de Rhodia, le leader français du secteur. Affaibli par le désengagement programmé d'Aventis, son actionnaire principal, Jean-Pierre Tirouflet, son PDG, est contesté par des actionnaires minoritaires pour «sa gestion désastreuse».

Déstabilisé. La fronde est menée par le financier belge Albert Frère (qui détient 5,3 % du capital de Rhodia) et par Colette Neuville, la présidente de l'Association pour la défense des actionnaires minoritaires (Adam). Les deux protagonistes sont même allés chercher à la rescousse Claude Bébéar, le fondateur d'Axa devenu tombeur de patrons, pour qu'il fasse pression sur les administrateurs de Rhodia et contribue à débarquer Tirouflet. «La stratégie est sans issue, dénonce Colette Neuville. Il faut arrêter les frais, si on ne veut pas se retrouver avec une situation à la Vivendi Universal avec un groupe totalement sous la coupe des banques.» Tirouflet se défend comme il peut, dénonçant un complot qui «déstabilise l'entreprise». Et, alors que l'assemblée générale du groupe doit avoir lieu demain, chaque camp tente de renforcer ses troupes.

Depuis sa naissance en 1998, Rhodia n'a pas vraiment de chance. Issu de Rhône-Poulenc, qui venait de se marier avec l'allemand Hoechst pour former Aventis, le groupe a récupéré des activités